
Un couple avec enfant végète à Clermont-Ferrand. Mais monsieur, dessinateur de profession, est viré de son boulot. Alors madame lui laisse la garde de leur bébé pour aller, à son tour, travailler. Lentement, la routine et l’usure s’installe dans le couple. Madame va voir un psy aux pratiques de gourou tandis que monsieur passe ses nerfs en allant faire, chaque semaine, sa fête au voisin…
Ce premier film français de l’argentin Santiago Mitre a les mêmes symptômes que son précédent long métrage, El Presidente, thriller géopolitique qui était rapidement plombé par un manque patent de parti pris, une approche psychanalytique à deux balles et un final confus qui faisait lentement s’émousser l’intérêt. Il récidive cette fois dans le domaine de la comédie, tentant un nouveau mélange des genres qu’il n’arrive décidément pas à maîtriser. Sans parler de la présence anecdotique de Françoise Lebrun, dont on se demande à quoi sert le personnage, les deux interprètes principaux ne sont pas vraiment à la hauteur des ambitions du réalisateur. Daniel Hendler (mal à l’aise pour jouer en français ?) manque de charisme et Vimala Pons surjoue beaucoup pour tenter de déclencher un rire qui n’arrive quasiment jamais. Dommage, car cette histoire de meurtre sans fin ne manquait pas de piment, servie par les déconnantes prestations de Melvil Poupaud et de Sergi López, parfaits dans le registre de l’absurde. Au sortir de la salle, reste seulement en tête la musique de Sidney Bechet qui donne son titre au film. Un standard intemporel qui n’avait nul besoin du film de Santiago Mitre pour s’épanouir.
Autrement dit, c’est juste une comédie.
La bande annonce n’est pas mal, et on peut simplement avoir envie de voir Melvil Poupaud et de Sergi López s’amuser en tentant de nous amuser. Il ne faut pas être trop difficile par les temps qui courent, et profiter de la moindre occasion pour rigoler un bon coup…
Rigoler un bon coup ? Tu te trompes définitivement de film. 😉
Santiago Mitre peut donc mieux faire. Attendons encore un peu !
Quant à PETITE FLEUR, de Sidney Bechet, c’était l’un des seuls disques qu’il nous était donné d’entendre, rarement, depuis le tourne disque du bureau de mon père, dans les années 70. C’était sans doute un 78 tours …
Je n’ai pas de nostalgie, bien au contraire, mais cette bande sonore me détournerait systématiquement du film en me renvoyant à cette époque.
Le choix d’une bande son résulte d’un cheminement de pensée, du goût personnel de celui qui choisit, de sa manière de ressentir cette musique, mais elle s’accompagne chez le spectateur qui la connaît d’un autre ressenti qui peut correspondre ou ne pas correspondre à celui qui habite le réalisateur. C’est un coup de dé qui peut être risqué dès qu’on s’écarte des grands tubes de la pop’ …
J’avoue je ne connaissais ni le film ni le réalisateur