Un homme piégé dans un couloir de métro cherche la sortie numéro 8. Pour la trouver, il faut traquer les anomalies. S’il en voit une, il fait demi-tour. S’il n’en voit aucune, il continue. S’il se trompe, il est renvoyé à son point de départ. Parviendra-t-il à sortir de ce couloir sans fin ?

Étrange film que ce Exit 8 qui combine, avec une certaine maestria, différentes influences qui vont des films de boucles temporelles aux jeux vidéos (le scénario s’inspire d’ailleurs de l’un d’eux) en passant par des énigmes aux allures de casse-tête qui rappellent celles des escape games. Le tout est condensé dans une série de couloirs identiques où le réalisateur s’amuse à démultiplier l’un des effets glaçants du Shining de Stanley Kubrick : l’apparition étrange au détour d’un couloir désert.
Loin d’être lassant, le procédé intrigue le plus souvent. Il faut dire que Genki Kawamura sait multiplier les idées visuelles et sonores tout en trouvant habilement le moyen de changer de point de vue au cœur d’une mécanique à priori immuable. Le numéro de la sortie évoquant, bien entendu, le symbole de l’infini.
Scénaristiquement, Exit 8 est, hélas, moins convaincant. La progression du personnage principal semble souvent vaine et la résolution de ce huis clos fantastique (qui tourne autour de l’engagement et de la paternité) s’avère vite prévisible et pas vraiment à la hauteur des défis techniques relevés. Épater la galerie c’est bien mais le plus dur reste, comme toujours, de conclure.
Cependant, à moins d’être claustrophobe ou allergique aux répétitions, le film n’en reste pas moins une angoissante réflexion sur la lente déshumanisation de nos sociétés connectées. Reste à savoir si cette échappatoire vous convient.