Au Canada, un cadavre est découvert perché sur un panneau publicitaire, les pieds côté Ontario et la tête côté Québec. En charge de l’affaire, deux policiers que tout oppose – l’un Québécois, l’autre Ontarien – vont devoir apprendre à travailler ensemble…

Excellente surprise que ce Bon Cop, Bad Cop qui revisite, avec énormément d’humour, le polar et ses couples mal assortis, comme L’Arme fatale auquel le film d’Erik Canuel fait inévitablement penser.
Sauf qu’ici, les traits de caractère qui opposent les deux policiers correspondent aussi à l’éloignement culturel entre francophones et anglophones. Les premiers étant présentés comme des personnes intuitives mais impulsives et les seconds comme des gens aussi rigoureux que pondérés. Partant de ce constat, Patrick Huard, comédien scénariste à l’origine du projet, concocte un film d’action mené sans temps mort qui sait jouer aussi bien la carte de la comédie absurde que celle de l’émotion.
Les dialogues, particulièrement hilarants, s’amusent des différences entre les deux provinces canadiennes avec des répliques qui font mouche tandis que le scénario, plutôt malin, offre une vision miroir de ce que les uns pensent des autres en faisant naviguer l’intrigue entre Québec et Ontario.
Considéré comme l’un des plus grands succès commercial de l’histoire du cinéma québécois, Bon Cop, Bad Cop doit beaucoup à la qualité de sa distribution et surtout à son tandem qui fonctionne à merveille. Dans le rôle du flic québécois, Patrick Huard (révélé en France grâce au film Starbuck) est impressionnant de drôleries et de mauvaise foi face à un Colm Feore au jeu plus rentré mais pas forcément moins rentre dedans. Leurs jeux complémentaires font tout le sel de cette comédie d’action très enlevée qui peut, également, s’enorgueillir d’un médecin légiste à la réjouissante tchatche.
Et si quelqu’un vous dit le contraire, « j’men calice ! ». Vous pourrez toujours le traiter « d’hostie de pourri de calice de tabarnak ! ».