Du siège de La Rochelle à la vengeance de Milady, l’aventure revue et – pas très bien – corrigée des Trois mousquetaires devenus quatre…

Après un D’Artagnan austère et sans panache, que pouvait-on attendre de cette suite ?
De nouveau, Martin Bourboulon se prend l’épée dans la cape en filmant systématiquement ses combats et batailles en plans-séquences, donnant à toutes ses scènes d’action un rendu brouillon et illisible. Qui fait quoi ? Qui se bat contre qui ? Visiblement, le cinéaste s’en moque tout occupé qu’il est à tenter de rendre sa mise en scène immersive. En vain…
Quant au scénario, s’il suit encore vaguement la trame du roman, il s’en affranchit le plus souvent. Principalement pour donner la part belle non pas aux femmes de l’intrigue mais à Milady, quitte à faire passer Constance Bonacieux pour la reine des cruches. La pauvre Lyna Khoudri joue les utilités tandis qu’Eva Green, dans le rôle titre, en fait des tonnes avec comme unique jeu sa moue boudeuse, à la limite du mépris.
Reste, comme dans le premier opus, la beauté des décors, les dialogues plutôt enlevés et une distribution irréprochable même si, hélas, la complicité entre les quatre acteurs incarnant nos Mousquetaires se fait beaucoup moins sentir ici. Chacun jouant, le plus souvent, une partition solo. Quand il ne se retrouve pas mis sur la touche, à l’image du pauvre Pio Marmaï dans le rôle de Porthos.
Si la fin ouverte laisse clairement entrevoir une suite (un 20 ans après là aussi revisité ?), souhaitons juste que la production pense à changer de cinéaste pour vraiment la mettre en valeur, au lieu de sembler donner l’estocade à un genre qui ne demande qu’à renaître.