
Loin des grandes réussites de Johnnie To que sont PTU et Breaking news, Mad Detective tente le pari d’un polar décalé aux accents fantastiques dont le héros est un policier bien barré capable de voir (au sens propre) les différentes personnalités de ses interlocuteurs et des assassins qu’il traque.
Si le début du film rebute un peu par son côté énigmatique, la maestria de la mise en scène de Johnnie To et Wai Ka-Fai ainsi que le ton décalé qu’ils adoptent nous font vite comprendre de quoi il retourne tout en rendant perceptible, et presque naturel, l’univers mental de ce profileur hors norme.
Comme dans PTU, l’histoire tourne encore autour de la quête d’une d’arme de service perdue que les cinéastes abordent, cette fois, sous le prisme de la folie. Ambivalence des personnages et personnalités multiples, qui apparaissent comme des fantômes, tout est bon pour s’amuser à brouiller les pistes et multiplier les effets spectaculaires. À l’image de cet étrange règlement de compte au milieu d’une pièce remplie de miroirs qui donnent à voir les reflets, réels et mentaux, des différents adversaires.
Ajoutez à cela une fin pleine d’ironie et vous obtenez un petit polar efficace à la psychologie somme toute limitée, en dépit de ce que son sujet pouvait laisser penser.
Je note 🙂