Trois culturistes, à l’intelligence inversement proportionnelle à leurs biceps, décident de goûter à leur part du fameux « rêve américain ». Pour y arriver plus rapidement, l’un d’eux, professeur de musculation dans une salle de gym, entreprend d’enlever un de ses clients fortunés et de lui voler tout ce qu’il possède. C’est le début d’une spirale d’autant plus meurtrière que la connerie de ses trois as de la gonflette est abyssale.
Qui aurait pu penser qu’entre deux Transformers bien patriotiques, Michael Bay réaliserait cette satire noire et férocement drôle sur le « rêve américain » et ses dérives ?
Une fois n’est pas coutume, sa mise en scène efficace et tape à l’œil se marie parfaitement à cette sordide histoire – vraie – de trois pieds nickelés bas du front qui voient leur imparable plan en trois doigts (se donner un but, un plan et un bon coup de pied aux fesses) se terminer en doigt d’honneur.
N’épargnant rien, ni personne, Michael Bay compose une énorme farce (assez proche de la comédie à l’italienne) tout en parvenant à rendre presque attachants ses dangereux kidnappeurs amateurs. L’abattage des trois comédiens principaux n’est pas pour rien dans cette réussite : ils se donnent sans compter dans ce florilège ininterrompu d’imbécilités mortelles.
Mark Wahlberg, qui s’est mis à la gonflette spécialement pour le rôle, s’est composé un corps qui résume à lui seul son personnage de gros bras à petite tête. Excellent en pathétique chef de bande qui ne saisit pas la gravité de ses actes, il trouve là un de ses meilleurs rôles. Quant à Dwayne Johnson, il confirme son don pour la comédie et nous offre un véritable festival dans le registre du grand con hypersensible accro à la cocaïne. Anthony Mackie, Tony Shalhoub, Rob Corddry et Bar Paly complètent idéalement ce duo de choc.
Véritable OVNI dans une production américaine de plus en plus aseptisée, ainsi que dans la filmographie exclusivement pyrotechnique de Michael Bay, No Pain No Gain est, contre toute attente et dans son genre très noir, l’une des meilleures comédies américaine de 2013.
C’est tout à fait le genre de film qui ne recevrait pas une seconde de mon attention si je n’étais pas interpelé par Marcorèle dans sa critique.
A mieux y regarder, ce film est manifestement une bonne comédie, sur fond de grosse bouse. Ca s’appelle une parodie, en fait, où les gros lourds ne sont pas si lourds ; et comme les acteurs ont du talent, on se retrouve avec un bon film, pour peu qu’on soit d’humeur à rire au second degré.
Je doute néanmoins qu’on explique beaucoup le sens de la vie dans No pain no gain, mais il faut un peu faire confiance au spectateur pour tirer les conclusions qui s’imposent… Une belle critique de la société US, comme les Simpson, mais avec des cascades, du muscle et des bikinis … Pourquoi pas !
« Culturisme », c’est une espèce d’oximore, c’est bien ça ? Sauf que normalement, il faut au moins deux mots pour faire une alliance antithétique ! Dans culturisme, le mot et le sens du mot s’opposent absolument, c’est surréaliste !
Y’a un gros malin avec des gros muscle qu’a du faire une prise d’otage à l’Académie française pour imposer ce mot à la langue française.
Culturisme ! Y’a de quoi rire quand-même !
Ou alors, c’est un gars qui bossait chez ROBERT ou LAROUSSE, qui a fait un pari avec le patron d’un club de gonflette… Et depuis, personne n’ose rien dire, pour ne pas se prendre des grosses baffes par une bande de bodybuildés.
Mais comment ils ont pu laisser passer un truc pareil ? Que fait la police de la langue ?
Pas étonnant qu’un scénariste ait pensé à nous faire rire avec un mot pareil !
Et moi, je dis ça, je n’ai rien contre les culturistes ! C’est plutôt une parfaite incompréhension et quelques clichés entretenus par de rares rencontres.
Par-contre, j’ai eu un prof de fac, qui se vantait d’en être, il s’appelait Didier MARTIN, un super mec qui faisait saliver les nanas. Il y allait de temps en temps de sa promotion du culturisme, devant un amphi plein à craquer de circonspection respectueuse … Depuis sa belle carrure et sa course alerte pour gravir les marches, qui tranchait avec le style rabougri de pas mal d’autres Docteurs, il s’essayait d’ailleurs assez régulièrement à l’humour, avec un certain succès. Mais il avait en tout, une rigueur implacable qui reflétait sans doute sa manière de choisir ses altères et son programme intransigeant de muscu … Un truc incompréhensible pour beaucoup d’entre nous, et pour moi le premier … Tout le monde se disait qu’il se foutait de nous, mais vu la baraque que c’était et les renseignements de certains initiés, c’était vraiment un culturiste ! Mais celui là, il était particulièrement cultivé et habile de l’esprit, et je reste persuadé qu’il devait avoir des problèmes d’intégration dans les vestiaires ou dans les salles de muscu …
Merci, Gudule, pour cette « tronche » de vie… 🙂
Ce n’est pas mon style de film. Les mecs à gros muscles, ça ne me fait pas rêver. Mais le résumé que j’en ai lu sur OCS m’a donné envie, je ne suis pas déçue, les petits cerveaux sont raccord avec l’amérique de Trump.
tout à fait d’accord avec toi !
Oui, j’étais dubitatif moi aussi. Mais le film m’a conquis. 😉