
Elizabeth II, reine d’Angleterre, a été enlevée. Cherchant à ne pas ébruiter la nouvelle, les services secrets britanniques demandent de l’aide à leurs homologues français. Malheureusement, l’affaire est confiée à quatre agents gaffeurs, de véritables Charlots de l’espionnage.
Bruce Lee étant mort et James Bond aussi (du moins, son interprétation par Sean Connery qui avait rendu son tablier en 1971) mais leurs films restant toujours vivaces dans l’imaginaire collectif, l’opportuniste producteur des Charlots, Christian Fechner, à l’idée de concocter pour ses poulains une aventure mixant espionnage et film de Kung-Fu.
Pour orchestrer bagarres et carambolages, il fait appel à Yvan Chiffre, coordinateur de cascades sur Les quatre Charlots mousquetaires et sa suite, pour réaliser un film dont le scénario est aussi mince que le budget est gros.
Truffée d’incohérences et de gags qui tombent quasiment tous à plat, l’histoire imaginée par Christian Fechner (qui commettra quelques années plus tard – au scénario et à la réalisation – Justinien Trouvé ou le Bâtard de Dieu) et Yvan Chiffre semble avoir été écrite par un enfant de huit ans, atteint de troubles cognitifs, qui n’a une seule envie : tout faire péter.
Bons baisers de Hong Kong s’apparente donc à un film de débauche. N’y voyez rien de grivois là-dedans. Si l’on excepte une Jeane Manson en petite tenue et maquillée à la truelle, le film ne mise que sur la surenchère pour tenter de faire rire. Le réalisateur organise donc deux énormes carambolages où s’encastre une vingtaine de voitures et met en scène plusieurs bastons impliquant de nombreux combattants en espérant que cela suffise à amuser les spectateurs. Peine perdue, sorti du vague contexte social qu’offraient Les bidasses en folie ou Le grand Bazar, l’humour absurde des Charlots tourne à vide. Tout comme la prestation pathétique de Mickey Rooney, obligé d’en faire des caisses pour tenter de sauver le film du naufrage… ou pour définitivement le couler.
C’est que la production n’a pas lésiné sur l’utilisation de figures emblématiques du cinéma de genre. Hélas, les présences de Bernard Lee, Lois Maxwell et Clifton James, tous trois transfuges des véritables James Bond, font surtout déBonder, de même que l’utilisation du fameux thème créé par Monty Norman pour 007. Quant à David Tomlinson, on se demande bien quel vent (ou quel montant) l’a poussé de Mary Poppins vers cette niaise parodie. Face à ces erreurs de casting, les participations de Louis Seigner, Jacques Marin, Léon Zitrone et André Pousse relèvent de l’anecdote franchouillarde.
Pour qui aimerait se faire baiser de Hong-Kong, ce film qui casse tout, sauf des briques, est assurément fait pour vous.
Bravo, tu me donnes envie de revoir ce classique dont je n’ai qu’un très lointain (et médiocre) souvenir. 😁
J’en suis flatté. 😂
Pas si bons les baisers de Hong-Kong, donc. Je m’en doutais un peu. 😉
Et pourtant le film a cartonné (c’est le cas de le dire) à l’époque. 😉
Les Charlots cassaient la baraque à cette époque. Ils représentaient sûrement quelque chose qui nous échappe aujourd’hui.
Il me semble qu’il est chroniqué sur Nanarland.com, ce qui est un signe, à mon avis 😉
Il mérite de figurer sur Nanarland, c’est certain. 😉