Sandra, quinquagénaire farouchement indépendante, partage soudainement et malgré elle l’intimité de son voisin de palier et de ses deux enfants. Contre toute attente, elle s’attache peu à peu à cette famille d’adoption.

Proche de l’excellent film de Ferzan Özpetek : Pour toujours, Carine Tardieu compose, autour d’une galerie de personnages particulièrement attachants, une attrayante ode aux familles recomposées. Après le remarquable Ôtez-moi d’un doute, la cinéaste continue d’explorer le thème des liens familiaux (qui, ici, ne sont pas toujours ceux du sang) avec une extrême délicatesse, cultivant l’art du dialogue finement ciselé autant que du non-dit. Sur le fil de l’émotion, mais sans jamais s’y complaire, elle filme à juste distance les élans et les atermoiements du cœur ponctués de répliques aussi drôles que mordantes.
Parfaite directrice d’acteurs et d’actrices, Carine Tardieu accompagne vers l’excellence Pio Marmaï, Vimala Pons et surtout Valeria Bruni Tedeschi qui trouve certainement là l’un de ses plus grands rôles. Elle ne perd pas de vue, non plus, les débutants (le petit César Botti est prodigieux de naturel) ni les seconds rôles où domine la prestation sensible et quasi silencieuse de Catherine Mouchet.
On ne peut avoir qu’un profond Attachement pour ce film magnifique, touchant et plein d’humanité. Assurément, l’un des grands films français de l’année.