Alors que Paddington rend visite à sa tante Lucy qui réside désormais à la Maison des ours retraités au Pérou, il découvre qu’elle a subitement disparu. En compagnie de la famille Brown, le petit ours au duffle-coat bleu se lance dans un voyage inattendu et plein de mystères à travers la forêt amazonienne.

C’est en découvrant Paddington au Pérou que l’on mesure les talents de cinéaste de Paul King (réalisateur des deux précédents opus et du récent Wonka) qui avait su orchestrer des adaptations inventives des aventures de l’ ours au duffle-coat, tout en offrant plusieurs niveaux de lecture pour réjouir petits et grands. Moins inspiré, Dougal Wilson se contente de filmer les gaffes et mignonneries de Paddington sans apporter de réelles plus-values à son matériel. Il en découle un petit film sympathique principalement destiné aux enfants qui devraient être ravis de retrouver leur ours préféré.

Les plus grands devront se contenter des numéros bien rodés de tous les membres du casting (où seule Sally Hawkins manque à l’appel, remplacée par Emily Mortimer qui ne démérite pas) et de l’arrivée de deux nouveaux venus. Si Antonio Banderas en fait un peu des tonnes sans forcer son talent, c’est surtout l’arrivée d’Olivia Colman qui marque les esprits. Avec son visage expressif, digne d’un personnage de dessin animé, elle provoque l’hilarité à chacune de ses apparitions. Et l’on se prend à rêver d’un Paddington 4 où elle serait associée à Hugh Grant, le sublime méchant de Paddington 2, qui vient nous gratifier d’un savoureux clin d’œil lors d’une scène post-générique fort plaisante.
Alors même si le Pérou réussit moins au pelage soyeux de Paddington que l’Angleterre, il n’y a pas encore de quoi mettre à l’ours* cette plaisante saga.

* mettre à l’ours : mettre au rebut.