Catherine Parr est la sixième femme du roi Henri VIII dont les précédentes épouses ont été soit répudiées, soit morte en couches, soit décapitées. Avec l’aide de ses dames de compagnie, elle va former des alliances au sein même de la cour et tenter de déjouer les pièges que lui tendent l’évêque et le roi…

Plutôt que de privilégier l’apparat propre au film historique, Karim Aïnouz nous convie à un duel larvé entre un roi d’Angleterre, en pleine décrépitude physique et politique, et sa dernière épouse aux idées plutôt réformatrices. Dans les pièces sombres d’un château isolé du reste du monde, par crainte de la peste mais aussi par peur de l’évolution des mentalités, le cinéaste compose une atmosphère de plus en plus anxiogène qui oppose la beauté diaphane de la Reine à la présence repoussante du Roi. Une manière pour le cinéaste, tout en prenant quelques libertés avec la réalité historique, de montrer la naissance d’une femme politique tout en dénonçant une société gangrenée par le patriarcat. Dommage que la tension que tente d’instaurer le cinéaste en montrant la chute de la Reine, de ses luxueux appartements au cachot, paraisse un peu factice puisque l’on connaît déjà l’issue de cette histoire.
Heureusement, Karim Aïnouz peut compter sur la présence d’Alicia Vikander et de Jude Law, tous deux étonnants dans des rôles à contre-emploi, pour assurer le spectacle et faire de ce jeu une partie digne d’intérêt.