
1977. Susie Bannion, jeune danseuse américaine originaire de l’Ohio, arrive à Berlin avec la ferme intention d’intégrer la célèbre compagnie de danse Helena Markos. Madame Blanc, sa chorégraphe, impressionnée par son talent, promeut Susie danseuse étoile.
Film fantastique aussi boursouflé que prétentieux, Suspiria, version 2018, tente l’improbable croisement entre le Suspiria original de Dario Argento et le Possession d’Andrzej Zulawski, en transposant l’intrigue de Fribourg à Berlin et en plaçant la compagnie de danse juste en face du fameux mur. Un changement de lieu qui n’apporte rien au propos de cette nouvelle version, pas plus que l’évocation des émeutes qui secouent la ville allemande à cette époque ou celle d’un camp de concentration pendant la seconde guerre mondiale.

Préférant l’esthétique du cinéaste polonais et ses images à la froideur minérale aux chaudes couleurs primaires qui faisaient le charme du film d’Argento, le réalisateur de Call me by your name a sans doute dans l’idée, sur un malentendu, de donner à son salmigondis de film des airs intelligents, voire une dimension politique ou féministe.… On en est loin. Ce nouveau Suspiria n’a visiblement rien à raconter et se traîne en longueur au milieu de quelques images chocs liées à la danse. Et le spectateur de Suspirer d’ennui jusqu’au grotesque final, une bacchanale digne d’un spectacle gore de Pina débauche. Consternant.
Le monde de la danse est captivant. C’est une école d’exigence absolue, de discipline, de technique, de réalisation de groupe. Je respecte beaucoup les danseuses et les danseurs même si je n’ai aucune envie de partager leurs douleurs camouflées.
Est-ce que ça danse bien dans le film ? On n’en dit rien, donc je suppose qu’il y a peu de danse, et de toute façon si l’on veut voir danser, mieux vaut assister au spectacle vivant.
La bande annonce est belle, malgré les horreurs. Le manque de couleur évoqué par Marcorèle est évident, mais aucun film allemand ou supposé planter son action en Allemagne ou dans un pays de l’Est ou du Nord Est de l’Europe n’est colorié. C’est devenu une charte chromatique impérative, alors même que le recours à la couleur dans les décorations de tout sont fréquentes dans la culture des pays où la fraicheur et le manque de luminosité ou de soleil est réel.
Evidemment, film effrayant signifie abstention pour moi. Ca aussi, c’est une règle, qui souffre de rares exceptions.
Et c’est une erreur de ne point déroger à votre règle, cher Poulain. 😀
« Pina débauche » ! Mais quel artiste, ce Marcorèle ! Aucun respect ! 🙂