1947, à la veille de la Toussaint. Alors qu’Hercule Poirot a pris sa retraite à Venise, une amie romancière vient lui demander son aide. Elle désire qu’il l’accompagne à une séance de spiritisme dans un vieux palais réputé hanté où une jeune femme a récemment trouvé la mort.

Critiqué pour avoir abusé des fonds verts dans Mort sur le Nil, sa précédente adaptation des aventures du célèbre détective belge, Kenneth Branagh tente, cette fois, de nous envoûter avec un récit policier fantastique. Pour ce faire, il transpose l’intrigue d’une nouvelle d’Agatha Christie, Le crime d’Halloween, d’un cottage anglais vers une vieille demeure vénitienne, aussi décrépie que ses idées pour tenter de nous faire peur.
Son film a beau chercher à se faire une gueule d’atmosphère, avec ses éclairages nocturnes naturalistes, jamais il ne parvient à susciter l’intérêt et encore moins à faire frémir.
Très vite le giallo à la sauce Poirot prend l’eau. La faute à une intrigue tirée par les cheveux qui privilégie les coups de théâtre et le sursaut facile pour un rendu grand-guignolesque qui tutoie le grotesque à défaut du sublime.
Ne comptez pas, non plus, sur le casting fantomatique que le cinéaste a invoqué pour son tour de spiritisme raté, car il a tout d’une réunion d’acteurs ectoplasmes. Des gros yeux de Camille Cottin – qui tente de nous faire croire à son personnage de servante russe parlant anglais avec un accent français à couper au couteau – à Jamie Dorman, et sa moustache ridicule, qui parvient à atteindre Cinquante nuances de ridicule à défaut de déclencher chez le spectateur Cinquante nuances de peur. Oubliez aussi les prestations de Michelle Yeoh et Riccardo Scamarcio, condamnés à jouer les utilités.
Il serait vraiment temps que Kenneth Branagh cesse de s’astiquer le Poirot car son cinéma commence à montrer de sérieux signes de crampe.