
Une pandémie, avec des symptômes proches de la grippe, mute et transforme les habitants de tout un pays en des monstres sanguinaires avides de violence et de dépravation. Dans les rues livrées à la barbarie, un jeune couple va tout faire pour tenter d’échapper au virus et à la folie ambiante…
Profitant et s’inspirant, avec opportunisme, de l’épidémie de Covid-19, Rob Jabbaz réalise un petit film de zombies jusqu’au-boutiste qui multiplie les scènes gore et profite de son thème (un virus transformant les humains en monstres aussi loquaces que sadiques) pour développer des idées bien tordues qui culminent avec une scène de pénétration sexuelle dans une orbite creuse.

Une manière, derrière la sauvagerie et les bains d’hémoglobine, de pointer du doigt les peurs irrationnelles et les bas instincts qui sommeillent chez tout être humain. Un retour à un comportement primitif qui ne demande qu’à surgir en situation de crise ou de pandémie. Efficace et glaçant.
Effrayant ! Espérons que ce virus de la barbarie ne nous touche jamais, malgré la baisse de l’immunité morale et philosophique ambiante.
Il suffit en effet que la guerre touche les peuples peu armés intellectuellement pour que la boucherie devienne le quotidien, que les instincts prennent le dessus sur tout et que les plus violents l’emportent en commandant à ceux qui se plient ou résistent si peu, que les blessures imposées deviendront le terreau d’une haine primale en retour.
Ceci, c’est la guerre.
Prenons garde à ce que le plus grand nombre d’entre nous conservent encore assez de sens critique pour ne jamais se laisser embobiner par les boni menteurs d’extrême droite, qui sont si prompts à dégainer l’insulte, le mépris d’abord envers tous ceux qui ne leur ressemblent pas, puis l’agression physique et les armes ensuite contre tout ce qui peut ressembler à une résistance à leur manichéisme et leur animalité.
Le virus des fictions, comme ici celui de THE SADNESS, est une allégorie de la baisse des défenses morales (au lieu d’immunitaires) contre la barbarie, qui va bon train de nos jours, alors que nous croyons que la démocratie et la civilisation, la Justice et les droits seraient des réalités perpétuelles qui n’auraient pas besoin d’être protégées.
C’est tout le contraire : D’autres que nous se sont battus pour que nous en bénéficions, et nous devons nous battre, intellectuellement, pour les conserver, si nous voulons éviter un jour d’avoir à reprendre le combat pour les conquérir à nouveau contre des abrutis trop heureux de pouvoir imposer leur violence reptilienne aux masses décérébrées, serviles ou soumises.
Je ne m’énerve pas, Monique, j’esplique ! (Coluche)
Mais si, il est énervé, POULAIN, mais si j’aime bien rire, je ne peux malheureusement que partager son avertissement.
Au moins, pour une fois, les zombies servent à quelque chose d’autre qu’à faire peur à ceux qui aiment avoir peur : ils font de la pédagogie à destination des esprits endormis : Méfies-toi du virus qui te menace pendant que tu dors, citoyen : celui du désintérêt pour la chose publique, car si tu ne t’intéresses pas à la politique, si tu laisses des escrocs mal intentionnés prendre le pouvoir, tu risques de te réveiller un jour sans droits ni Justice, avec une arme sur la tempe ou avec un courrier t’ordonnant d’en prendre une, d’arme, pour aller la mettre sur la tempe de ton voisin …
Voilà, nous sommes prévenus, même par les zombies du cinéma ! Alors, ne roupillez pas trop profondément. Gardez au moins un œil ouvert pour éviter qu’on vous ferme un jour celui-là aussi.
ça tombe bien, j’adore les films de zombie 🙂 !