
Un soir près de fortifs…
Un phonographe jette un peu de rêve et de poésie sur les préoccupations quotidiennes et favorise les idylles amoureuses.
Au pied d’un immeuble, un jeune homme écoute de la musique, assis dans le jardinet de son appartement, tout en se morfondant d’amour pour la jolie voisine qui n’est pas insensible à ses charmes…
Tournées la même année que Ceux qui ne s’en font pas et Celles qui s’en font, ces impressions cinégraphiques de Germaine Dulac (qui sont aussi ses derniers films) peuvent être considérées comme les ancêtres du clip vidéo.
Ici, cette pionnière méconnue du cinéma français illustre en images deux compositions de Reynaldo Hahn interprétée par le ténor Edmond Rambaud : Paysage et Heure exquise.
En quelques plans sublimes, la cinéaste pose le décor d’un faubourg de Paris, et de ses habitants, à proximité des fortifications. La beauté renversante de ses images – qui illustrent parfaitement les paroles des chansons – et les audacieuses surimpressions qu’elle compose créent d’emblée une atmosphère poétique où le romantisme le dispute à la nostalgie.

Ils sont beaux ces deux jeunes amoureux qui, surveillés par la mère de la jeune femme, se dévorent des yeux à distance. Leur jeu léger est d’une belle modernité, à l’image ce plan fugace où la belle, tout sourire, saisit fugitivement la main de son prétendant avant de rentrer chez elle.

Merveille visuelle aux accents impressionnistes, ce petit bijou de cinéma d’avant-garde de Germaine Dulac est à réhabiliter autant qu’à (re)découvrir.
J’achète les yeux grands ouverts !
Il devrait me plaire je pense 🙂 !