
Dans la petite ville de Woodsboro, un mystérieux tueur masqué trucide au couteau plusieurs lycéens après les avoir effrayés au téléphone avec des questions portant sur le cinéma d’horreur des années 70 et 80. Rapidement, il jette son dévolu sur Sydney Prescott dont la mère a été assassinée un an auparavant.
Repéré pour ses premiers films où cohabitaient horreur et violence malsaine, Wes Craven accède à la renommée en 1984 grâce aux Griffes de la nuit et à son tueur cauchemardesque Freddy Krueger qui reviendra dans de multiples suites. En 1997, le cinéaste fait un retour fracassant avec Scream qui mélange tueur en série (masqué et armé d’un grand couteau) et réflexion sur le genre horrifique via un scénario, aussi brillant que décalé, de Kevin Williamson qui lancera la mode du Métacinéma.
Avec ce film, le cinéaste détourne les codes d’un genre qui trouve sa source dans le Giallo italien et se développe aux USA grâce à des productions comme Vendredi 13 ou Halloween. Ici, les lycéens connaissent leurs classiques horrifiques mais se font trucider par un tueur plus cinéphile qu’eux.
Habile, Wes Craven joue autant avec nos nerfs qu’avec nos zygomatiques, n’hésitant pas à rendre ridicule son assassin qui s’en prend régulièrement plein le masque.
Outre son sympathique trio d’acteurs principaux (composé de Neve Campbell, David Arquette et Courteney Cox), il a aussi la bonne idée de faire appel à toute une jeune génération de comédiens prometteurs. Rempli de clins d’œil au cinéma d’horreur, à la filmographie du réalisateur (Wes Craven fait une apparition dans le rôle d’un agent d’entretien du lycée qui porte la tenue de Freddy Krueger) mais aussi à des classiques de la culture populaire (le proviseur du lycée joué par Henry Winkler ouvre un placard dans lequel se trouve le blouson de Fonzie, rôle que l’acteur interprétait dans la célèbre série des années 70 Happy Days.), Scream propose constamment plusieurs niveaux de lecture à ses spectateurs sans jamais se départir de son humour ni de son envie de faire gentiment frissonner. Une recette qui portera ses fruits et engendrera plusieurs suites dont toutes ne seront pas aussi affûtées.
Alors, êtes-vous prêts à jouer, vous aussi ?
Jubilatoire en effet, mais un concept qui va peu à peu se déliter au fil de ses multiples suites.
On peut aussi voir « Scream » comme une version élargie du très bon « Freddy sort de la nuit » dans lequel les comédiens jouaient leur propre rôle.
Premier film ludique toujours aussi plaisant à revoir. Dommage que la logique commerciale se soit imposée par la suite, avec de nombreuses suites (combien déjà ? tout comme les « Freddy ») qui ont épuisé la formule autorisant la parodie.
Tu relies les origines de ‘Scream’ au giallo. Il s’agit d’un slasher et pour moi les origines du genre sont plutôt à chercher du côté d’un certain ‘Psychose’. 🎥🔪
Oui, je comprends ta référence à Psychose. Mais je trouve que l’ambiance des Scream (et autres Vendredi 13) est malgré tout plus proche des Gialli avec cette idée de tueur insaisissable qui collectionne les victimes. 😉