
Les affaires de Mr Gastié-Leroy se portent à merveille : à la tête d’une usine d’armements, il fournit tous les belligérants du monde. Seul, dans la famille, Pierre, le fils farfelu, déteste les armes. Il a décidé d’être éducateur social et s’occupe des cas à problèmes…
Troisième film de Pierre Richard en tant que cinéaste, Je sais rien mais je dirai tout retrouve la veine satirique du Distrait et des Malheurs d’Alfred. Après la publicité et les jeux télévisés, le comédien s’attaque aux marchands d’armes ainsi qu’aux rapports ambigus et conflictuels entre bourgeois et prolétaires.
Si l’idée de départ de cette comédie sociale est plutôt bien vue et l’introduction parfaite (où l’on voit l’opportuniste Gastié-Leroy père – Bernard Blier en grande forme – prendre un malin plaisir à faire monter les enchères entre les deux adversaires d’un conflit), le scénario finit rapidement par faire du surplace en se contentant d’une suite de sketches décousus sans grand lien entre eux. Les rapports de Pierre, l’idéaliste, avec ses « p’tits gars » sont, d’ailleurs, beaucoup moins convaincants que ceux qui l’opposent à sa famille de nantis. Alors, pour combler les vides entre deux gags, Pierre Richard fait le clown, en multipliant les cabrioles et les éclats de rire forcés, jusqu’à une fin un peu bâclée.
Dommage, car le propos, souvent juste, est porté par un casting particulièrement savoureux. La prestation de Pierre Repp, avec son art du bafouillage communicatif, donne d’ailleurs lieu à l’une des scènes les plus drôles du film et fait regretter que tout ne soit pas de cet acabit.
Reste l’amusante veulerie de la police à l’égard des puissants, une scène mémorable à l’ANPE, l’apparition surprise des Charlots au détour d’une scène et la sympathique chanson de Michel Fugain et de son Big Bazar : Les gentils, les méchants.
À l’image de son titre, pas très parlant, cette comédie, en prise avec son temps, n’a hélas plus grand-chose de mémorable, hein les p’tits gars ?
Oui c’est dommage, j’avais bien aimé à l’époque (mais j’étais très jeune). J’ai revu « Le grand blond avec une chaussure noire » et j’ai été déçue, beaucoup de gags, mais manque de rythme. Reste ce personnage loufoque, qui s’affronte à « l’establishment » avec sa fantaisie. Merci pour ta critique.