
Malchanceux, tout ce que tente Alfred se solde par un échec. Un jour, alors qu’il décide d’en finir avec la vie en se jetant d’un pont, il croise le chemin d’Agathe, une présentatrice TV dépressive. Ensemble, ils tentent de se remonter le moral jusqu’au jour où Alfred se retrouve, un peu par hasard, à la tête d’une équipe de jeu télévisé. La chance va enfin lui sourire…
Sans doute inspiré par ses nombreuses maladresses, Pierre Richard concocte une comédie douce amère sur un homme malchanceux doublée d’une satire plutôt juste sur la place prépondérante de la télévision dans la société des années 70. Pour ce faire, il déboulonne une des institutions télévisuelles de l’époque : l’émission Intervilles créée en 1962 par Guy Lux.
Si le film peine un peu à trouver ses marques en nous racontant les déboires d’Alfred depuis l’enfance, le scénario (coécrit avec Roland Topor, André Ruellan et Yves Robert) trouve rapidement le ton juste dès qu’il s’attaque à l’émission Paris contre Province présentée par un impeccable Pierre Mondy, aussi onctueux et hypocrite que son modèle. Les gags tantôt absurdes, tantôt corrosifs – voire, même, poétiques – s’enchaînent sans temps mort en ne perdant jamais de vue la jolie histoire d’amour qui se noue entre Alfred et Agathe délicieusement incarnée par Anny Duperey.
Emballée par la musique guillerette de Vladimir Cosma, Les malheurs d’Alfred peut aussi s’enorgueillir d’une distribution mémorable qui fait appel à toutes les grandes gueules du cinéma français des années 70 : de Jean Carmet à Mario David en passant par Paul Préboist, Robert Dalban, Paul Le Person, Jean Saudray ou encore Francis Lax.
Pour son deuxième film en tant que réalisateur, Pierre Richard fait à nouveau mouche en continuant de développer, pour notre plus grand bonheur, un cinéma à son image : drôle, tendre et rêveur.