Simone, une flic aux idées conservatrices, est infiltrée dans un collectif féministe, les « Hardies ». Elle enquête sur les militantes qu’elle soupçonne de complicité dans le meurtre d’un mari violent. A leur contact, Simone s’ouvre progressivement aux idées féministes. Seulement voilà, sa couverture est mince. Et les « Hardies », devinant qu’il y a une taupe parmi elles, se mettent à la soupçonner. Pour détourner l’attention et se sortir de ce mauvais pas, Simone ne trouve rien de mieux que d’accuser au hasard un homme de l’avoir agressée sexuellement. Or, Paul, comédien raté qui vit dans l’ombre de sa femme, est le plus doux et le plus inoffensif des hommes.

Comédie post #MeToo, le film de Michel Leclerc se penche avec humour sur le phénomène en moquant les travers de certaines actions féministes, en ridiculisant les arguments foireux des masculinistes et en ironisant sur les affres des hommes démolis… pardon, déconstruits.
Avec sa scénariste, Baya Kasmi, il tente de faire passer un message de tolérance et prône la communication entre hommes et femmes plutôt que l’affrontement, seule façon de pérenniser efficacement cette évolution sociale majeure.
Malheureusement, à force de multiplier les points de vue, le film semble n’en avoir aucun et reste très consensuel. Les actrices peinent à convaincre (Léa Drucker ne semble pas concernée et Judith Chemla en fait des caisses) et les acteurs, réduits à l’état de caricatures, n’ont rien à jouer. Quant à Vincent Delerm, qui compose la musique, on eût préféré qu’il ne joue pas. Seul Benjamin Lavernhe, dans le rôle compliqué d’un homme décati (pardon, déconstruit) tire son épingle du jeu malgré un récit qui manque de tenue et s’éparpille en tous sens.
Entre comédie sociale et drame humain, Le mélange des genres se fait difficilement et accouche d’un film #MeDoux #MeMou à l’image de son héros. Dommage.