
Un Tarzan à la nouille molle part à la recherche de sa superbe mais irascible compagne nymphomane qui a été enlevée par la méchante reine Bazoonga et son armée de mini-phallus. En compagnie de son fidèle singe, le ridicule roi de la jungle va traverser des contrées peuplées d’animaux obsédés, de pygmées affamés, de fleurs alléchées et d’explorateurs éméchés ou mal léchés.
Profitant de la libération sexuelle des années 70 et de la démocratisation des films pornographiques, le dessin animé, genre traditionnellement réservé aux enfants, commença à s’agiter du pinceau de part et d’autre de l’océan atlantique. Les États-unis tirèrent le premier coup avec Fritz le chat de Ralph Bakshi (1972), premier film d’animation à être classé X. Ne voulant pas être en reste, la France répliqua trois ans plus tard avec ce Tarzoon, la honte de la jungle qui ne fut pas du goût des héritiers du créateur de Tarzan. Il faut dire que le fameux homme-singe en prend ici pour son pagne et sa virilité, la belle June lui préférant le kiki de leur singe à son zizi tout flasque. Un zizi pourtant idéalement extensible et servant de liane à son fidèle chimpanzé lorsqu’il se déplace avec lui dans la jungle.

Pas la peine de se voiler la fesse ni de tourner autour du pot, passées les dix premières minutes drôlement gonflées et franchement lestes, le reste du film semble se foutre du scénario et se contente d’accumuler les gags graveleux qui peinent à jouir ou qui finissent par perdre de leur superbe à force de répétitions. Pire, la vague critique du colonialisme tentée par les deux réalisateurs est parsemée de blagues ou de situations tellement mal branlées qu’elles en deviennent racistes. Bref, c’est peu dire que le visionnage de cette Honte de la jungle laisse aujourd’hui perplexe. L’animation sommaire n’arrange rien, ni les nombreuses longueurs qui viennent contredire l’adage selon lequel « Plus c’est long, plus c’est bon. »
Il aurait phallus plus d’ambitions, car l’idée était bonne de transformer des petits Mickey en petits Niqués. Mais devant cette animation aussi rudimentaire qu’improbable on finit surtout par avoir les boules d’avoir été pris pour des glands.