Romy, PDG d’une grande entreprise qui n’est pas Schneider, a tout pour être heureuse : un mari aimant, deux filles épanouies et une carrière réussie. Mais un jour, elle rencontre un jeune mâle alpha qui sait mater les chiens fous en pleine rue. Quelle chance ! Il est aussi stagiaire dans la société que Romy dirige à New York. Elle entame avec lui une liaison torride, quitte à tout risquer pour réaliser ses fantasmes les plus enfouis…

Après la déconvenue suscitée par le Emmanuelle d’Audrey Diwan, s’offrir une resucée érotique de femme forte vu depuis les États-Unis n’avait vraiment pas de quoi faire envie.
Pourtant, il faut reconnaître à Halina Rejn qu’elle sait titiller le bon bouton lorsqu’elle parle du désir féminin où se mêle confusément plaisir personnel et envie de satisfaire son partenaire. Une ambiguïté qu’incarne parfaitement Nicole Kidman qui, tout en dévoilant ses injections de botox, paye de sa personne dans un rôle aussi osé que (dé)culotté qui sent bon la performance pour les Oscars. Volontaire et fragile tout à la fois, elle rend tangible l’hésitation des femmes à se laisser aller à leurs envies sans crainte du qu’en-dira-t-on ou des répercussions sur leur travail et leur famille.

Est-ce cette même crainte du qu’en-dira-t-on qui anesthésie les élans de la réalisatrice ? Elle finit, en tous cas, par filmer ses scènes de sexe et de domination torride comme des séances de touche-pipi (la bande originale halète d’ailleurs plus souvent que les personnages) et conclut son film par un retour, très moral, aux valeurs familiales. Il faut dire que dans le rôle du maître dominant Harris Dickinson manque de conviction et de sex-appeal avec sa tête de branluchon, ses petits tatouages sur le corps et sa chaînette dorée. Il ne fait vraiment pas le poids face à un Antonio dont on sait que forcément il Banderas.
Bref, Babygirl c’est presque un coup pour rien…