Peu avant la Guerre de Sécession, les parcours de plusieurs individus (colons, marchand de chevaux, peuples indigènes, militaires) dont les parcours gravitent ou convergent vers le site d’Horizon, situé en Arizona.

Aborder le western en changeant de perspective. Ne pas craindre de donner de l’espace et du temps au montage ainsi qu’à ses personnages pour offrir une somme, ainsi qu’une saga fleuve, sur la colonisation de l’Ouest américain. Tel semble être le projet de Kevin Costner avec ce récit choral qui multiplie les protagonistes et les points de vue tout en tenant la gageure de rester compréhensible de bout en bout.
Un pari que l’acteur cinéaste réussit en partie à tenir grâce à la minutieuse reconstitution de l’époque, à la sublime photographie de J. Michael Muro qui met en valeur les beaux paysages de l’Ouest américain, mais aussi grâce à des séquences qui marquent la mémoire : la violente attaque d’un camp de pionniers par des apaches et la confrontation tendue entre le personnage joué par Kevin Costner et un jeune tueur arrogant.
Une ambition démesurée qui aurait sans doute mieux convenue au rythme d’une série télé qu’à une suite de films fleuve en salles. En étirant inutilement certaines scènes et en se refusant à donner, dès le premier film, une ligne directrice forte à son scénario, le réalisateur de Danse avec les loups prend le risque de désorienter son public devant cette longue suite de récits épars.
À trop courir de lièvres et de points de vue, Kevin Costner finit par manquer de recul et livre un film presque sans enjeu dont on espère vraiment qu’il prendra de l’ampleur dans sa seconde partie. Une seconde partie qui nous est, hélas, un peu trop dévoilée juste avant le générique de fin.