
La femme d’un célèbre écrivain anglais croise Thomas, un séduisant gigolo, lors d’un séjour thermal en Allemagne. Traqué pour ses activités suspectes, le bellâtre suit la femme jusqu’en Angleterre et parvient à se faire inviter par son mari soupçonneux. C’est le début d’un trouble ménage à trois dans le joli cottage de la famille Fielding.
Joseph Losey n’a pas son pareil pour mettre en scène, non sans une pointe de cynisme, les ambiances troubles. C’est encore le cas avec ce film qui semble reprendre le thème du parasite que le cinéaste avait déjà abordé, une dizaine d’années auparavant, avec The Servant. Si les rapports de domination et de lutte des classes y sont, une nouvelle fois, évoqués, il est ici surtout question des liens ambigus et des jeux équivoques au sein d’un couple bien installé qui passe son temps à mentir, aux autres et à lui-même. Un couple montré comme prisonnier de son train-train quotidien. D’où ces nombreux miroirs dans lesquels Losey se plaît à filmer ses époux, comme s’ils étaient coincés dans un cadre devenu trop rigide pour eux.

Mais à trop jouer avec les attentes du spectateur, qui ne sait plus s’il a affaire à un thriller ou à un drame sentimental, Une Anglaise (faussement) romantique finit par perdre de son intérêt. Dommage, car les paysages sont beaux et l’interprétation, de Michael Caine et de Glenda Jackson, d’une subtile ambivalence.
Je me le note 🙂