Affiche du film Get Carter

Jack Carter, un gangster sans état d’âme travaillant pour un prêteur sur gages, quitte précipitamment Las Vegas pour Seattle où à lieu l’enterrement de son frère. Ce dernier est décédé en état d’ivresse dans un accident de voiture.
Une mort à laquelle Jack ne croit pas.
Contre l’avis de tous, il va se mettre en quête de la vérité pour que justice soit faite.

« La vérité blesse » nous dit l’affiche, l’incompétence aussi.
Pourtant, ce remake de La loi du milieu de Mike Hodges commençait plutôt bien en reprenant les premières notes du thème original composé par Roy Budd…
Mais tout dérape très vite lorsque – par souci de la moderniser ? – la musique se transforme en mélodie pour cabines d’ascenseur. Dès lors, Sylvester Stallone peut bien jouer les gros bras, avec ses lunettes noires et son ridicule petit bouc destinés à masquer son inexpressivité, son Jack Carter est vraiment loin d’être aussi inquiétant que celui interprété par Michael Caine en 1971. D’ailleurs, l’acteur anglais, qui sert aussi de caution à cette nouvelle version, parvient même à voler la vedette à son partenaire sous stéroïde le temps d’un bref second rôle.
Finalement, Get Carter est symptomatique de la façon dont, la plupart du temps, les remakes américain édulcorent et appauvrissent les films qu’ils adaptent.
La vision quasi documentaire de Hodges, qui mêlait son récit à la réalité sociale d’une ville ouvrière anglaise en pleine décomposition, se transforme en une ridicule accumulation de poursuites en voiture et de bagarres, toutes plus mal filmées les unes que les autres. Quant à la vendetta de Carter, elle devient vite aussi risible que les effets de caméra foireux et le montage épileptique dont abuse le metteur en scène. Ici, l’implacable truand cause plus qu’il n’agit (versant dans le sentimentalisme dès qu’il discute avec sa nièce) et va jusqu’à donner une incompréhensible seconde chance à l’un de ses adversaires.
Autant dire que lorsque le final aseptisé arrive, le spectateur n’a plus qu’une envie : oublier ce ratage et retrouver Michael Caine et sa carabine dans leur fameux règlement de comptes à Newcastle.