Limitless - Affiche

Eddie Morra, écrivain raté, se voit proposer un comprimé capable de stimuler toutes les fonctions de son cerveau. Si la petite pilule fait effectivement des miracles, son efficacité est limitée dans le temps et ses effets secondaires sont ravageurs…

Excellente surprise que ce petit polar futé qui exploite, avec un brin d’humour noir, l’idée d’un petit cachet transformant en surdoués ceux qui l’absorbent. Futé parce qu’il ne cède jamais à l’idée de complot ou de machination que pouvait aisément appeler un tel sujet, ni ne sombre dans une dimension fantastique pour scénariste en mal d’inspiration. Bien au contraire, toujours sur le fil du réel, le récit donne la vision crédible d’un avenir lié aux progrès de la science et se focalise sur les conséquences, façon effet domino, que pourrait engendrer l’utilisation de ce genre de découverte.
Neil Burger, déjà remarqué pour L’illusionniste : excellent film sur la magie avec Edward Norton, met au service de cette histoire un visuel inédit lui permettant de rendre compte, de manière efficace et ludique, des changements de perception de l’écrivain sur le monde qui l’entoure. Il en profite au passage, non sans humour, pour rendre encore plus bleus les yeux de Bradley Cooper lorsqu’il est sous l’emprise de sa drogue. Les dames apprécieront !
Face au beau gosse des Very Bad Trip, Robert De Niro en impose, en second rôle de luxe, sans forcer son talent. Il fait juste regretter que son nom n’ait pas été, ces dernières années, associé à des projets plus ambitieux.
En fait, seule la morale de cette histoire peut prêter à discussion. Elle suppose, en effet, que si un artiste venait à devenir un puits de science, et cela dans tous les domaines, il quitterait rapidement son art de prédilection pour se faire du pognon et prendre le pouvoir.
Vision capitaliste et très réductrice de l’utilisation de l’intelligence ou simple lucidité sur la nature humaine ?
A vous de voir !